« Stabilité émotionnelle », un roman de Soheir Al-Mosadafah (1)

Mardi 27 Octobre 2020-00:00:00
' Mohamed Abdel Hafez

Soheir Al-Mosadafa est une poétesse et une romancière très particulière. Elle est constamment en quête de renouveau. Sa plume cherche à s’inspirer de l’Egypte, et à retracer la particularité de ce pays avec la plus grande subtilité et éloquence. Ces œuvres romanesques mêlent une sorte de simplicité magique à une complexité foisonnante, offrant très subtilement un portrait atypique du Caire. J’ai eu la chance de lire presque la totalité des recueils de poèmes ou de romans d’Al-Mosadafa. A chaque fois, j’étais saisie par les mêmes sentiments de surprise et de joie. Il est évident que l’écrivaine s’est fixée un objectif bien précis : chercher de nouvelles pistes, ne jamais se redire, ni emprunter des voies traditionnelles sur lesquelles se seraient aventurées d’autres personnes.   

Al-Mosadafa accorde un vif intérêt aux lieux dans ses œuvres romanesques. En cela, elle ressemble au lauréat du Prix Nobel Naguib Mahfouz qui a fait du Vieux-Caire le décor principal de ses romans, même si la romancière adopte une technique différente et cherche à réaliser d’autres fins.   

« Stabilité émotionnelle » raconte l’histoire des habitants du « Triangle de Maspéro », ce quartier populaire et sauvage bâti sur les rives du Nil et qui côtoie le centre-ville. Il y a plusieurs années, il a été décidé de délocaliser ses habitants pour le moderniser. Al-Mosadafa cherche alors à pénétrer en douceur dans ce monde et à revivre les derniers moments de ces habitants dans ledit quartier avant leur départ vers d’autres emplacements au Caire ou dans les nouvelles cités. J’aurais préféré que l’écrivaine attribue à l’œuvre un titre qui s’inspire du lieu tel que « Triangle de Maspéro », un peu à la sauce mahfouzienne dans la trilogie. Un univers à découvrir dans les prochains épisodes.   

A suivre …